Le marginalisme est une théorie économique qui a profondément influencé la pensée économique moderne.
Définition du marginalisme
Le marginalisme est une approche économique qui se concentre sur les changements marginaux dans les décisions économiques. Selon cette théorie, les individus prennent des décisions en fonction des bénéfices marginaux qu’ils peuvent en retirer. En d’autres termes, ils évaluent les avantages et les coûts supplémentaires liés à chaque unité supplémentaire d’une activité économique.
Origine et développement du marginalisme
Le marginalisme a été introduit par trois économistes majeurs : William Stanley Jevons, Carl Menger, Léon Walras et Alfred Marshall. Ces économistes, travaillant indépendamment les uns des autres à la fin du XIXe siècle, ont développé des théories similaires sur la valeur économique et la prise de décision.
La publication des ouvrages « The Theory of Political Economy » de William Stanley Jevons en 1871, « Principes d’économie politique » de Carl Menger en 1871 et « Eléments d’économie politique pure » de Léon Walras en 1874 a marqué le début du marginalisme en tant que théorie économique.
La valeur travail vs. l’utilité marginale
Une des principales contributions du marginalisme a été de remettre en question la théorie de la valeur travail, qui était dominante à l’époque. Selon la théorie de la valeur travail, le prix d’un produit était déterminé par la quantité de travail nécessaire pour le produire.
Au contraire, le marginalisme propose que le prix d’un produit est déterminé par son utilité marginale, c’est-à-dire l’utilité supplémentaire que chaque unité supplémentaire de ce produit apporte à l’individu. Par exemple, si une personne a déjà deux pommes, la troisième pomme aura une utilité marginale plus faible et donc une valeur plus faible pour cette personne.
Explication de la théorie de la valeur d’échange
La théorie de la valeur d’échange, qui découle du marginalisme, affirme que les échanges économiques se produisent lorsque les individus perçoivent une opportunité d’améliorer leur bien-être grâce à l’échange. Les individus évaluent l’utilité marginale de ce qu’ils possèdent et l’utilité marginale de ce qu’ils pourraient obtenir en échange, et décident d’effectuer ou non l’échange en fonction de cette évaluation.
Par exemple, si une personne possède une pomme et une orange, elle évaluera l’utilité marginale de chaque fruit et décidera si elle souhaite échanger l’un des fruits contre plus de l’autre fruit, en fonction de l’utilité marginale qu’elle attribue à chaque fruit.
Le marginalisme en exemple
Prenons l’exemple de la vente d’une voiture. Le vendeur évalue l’utilité marginale de la voiture pour lui-même, c’est-à-dire l’utilité supplémentaire qu’il retirerait de la voiture s’il la gardait. De l’autre côté, l’acheteur évalue l’utilité marginale de la voiture pour lui-même, c’est-à-dire l’utilité supplémentaire qu’il retirerait de la voiture s’il l’achetait.
Si le vendeur est prêt à vendre la voiture à un prix inférieur à l’utilité marginale qu’il en retire, et si l’acheteur est prêt à acheter la voiture à un prix supérieur à l’utilité marginale qu’il en retire, alors l’échange se produira.
Limites du marginalisme
Bien que le marginalisme ait apporté des contributions importantes à la théorie économique, il présente également certaines limites. Tout d’abord, il suppose que les individus sont des décideurs rationnels et qu’ils ont une connaissance parfaite de toutes les alternatives possibles. Cependant, dans la réalité, les individus peuvent être influencés par des biais cognitifs et ne disposent pas toujours d’une information complète.
De plus, le marginalisme ne prend pas en compte les facteurs sociaux et institutionnels qui peuvent influencer les décisions économiques. Par exemple, les inégalités de revenus, les réglementations gouvernementales et les normes sociales peuvent jouer un rôle important dans la détermination des prix et des choix économiques.
Enfin, le marginalisme ne tient pas compte des externalités, c’est-à-dire des effets indirects d’une décision économique sur les autres individus ou sur l’environnement. Par exemple, la production d’un bien peut avoir des effets néfastes sur l’environnement, qui ne sont pas pris en compte dans l’évaluation de l’utilité marginale.
A retenir
Le marginalisme est une théorie économique fondamentale qui a révolutionné la façon dont nous comprenons les choix économiques et la détermination des prix. Ce n’est pas l’importance d’un produit mais la combinaison de son abondance et de son attrait qui en détermine le prix.
Bien qu’il présente certaines limites, il reste une base importante pour l’analyse économique moderne.
En comprenant les principes du marginalisme, les économistes et les décideurs peuvent mieux évaluer les choix économiques et les politiques publiques, en tenant compte à la fois des bénéfices marginaux et des limites de cette approche.